Paroisse Orthodoxe de l'Annonciation Angers

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L’acceptation de soi

L’acceptation de soi

 

Cet article est la traduction d’un extrait du livre  « Gestion des émotions négatives », écrit par  Dimitry Semenik, expert reconnu dans le domaine de la psychologie chrétienne.[1] 

 

L'un des facteurs les plus importants qui détermine l'état intérieur d'une personne et ses relations avec les autres, est ce que les psychologues appellent  l'acceptation de soi. Étant donné que nous devons nous référer à ce concept expliquant de nombreuses émotions, il est nécessaire d'expliquer le concept en lui-même.

 

Une personne qui s'accepte entièrement (ayant donc une haute acceptation de soi) intègre toutes ses propres qualités et  défauts (ce qui ne l'empêche pas de lutter contre ces mêmes défauts, si elle en a le désir). De la même manière, elle accepte les autres avec bienveillance, et les autres l'acceptent en retour.

 

Une personne qui ne s'accepte pas (ou ayant une faible acceptation de soi) se plaint d'elle-même, de ses caractéristiques, de sa vie, de son destin. Elle a du mal à accepter les autres, est insatisfaite de leurs personnes et des relations qu’elle a avec eux. C'est pourquoi les autres ne l'acceptent pas non plus complètement. Une telle personne ne peut pas établir de relations proches, solides et satisfaisantes.

 

La principale raison de la non-acceptation de soi est le manque d'amour parental dans l'enfance. Cela peut essentiellement être un manque d'amour véritable (en raison de problèmes psychologiques des parents) ou l'absence d'au moins un parent dans la famille.

 

Les conséquences inévitables de la non-acceptation de soi sont les dépendances : dépendance amoureuse, dépendance à l'alcool, dépendance aux drogues, au jeu, etc. Selon les psychologues, ces addictions constituent une tentative particulière de combler le vide laissé par l'amour parental.

 

Toute dépendance est une forme d'emprisonnement intérieur, une captivité de l'individu qui détériore la qualité de sa vie, en particulier ses relations interpersonnelles. Une personne dépendante ne peut pas être heureuse dans la durée. Les courtes périodes de bien-être apparent sont inévitablement suivies d'inquiétude, de ruptures (avec ceux qui lui ont donné espoir de bonheur), de désillusions, et d’expériences douloureuses.

 

Une personne dépendante ne se fait pas seulement souffrir elle-même, mais également ceux qui l'entourent. Plus un individu est proche de cette personne, plus il "prend des coups", bien que la personne dépendante soit sincèrement persuadée d'être la victime innocente qui pourtant nourrit la relation. C'est pourquoi il est rare qu'une personne dépendante parvienne à maintenir des relations intimes à  long terme.

 

Le problème de la dépendance, de la non-acceptation de soi, devient de plus en plus d’actualité avec la destruction sociétale de l'institution familiale. Il y a de plus en plus de personnes touchées par cette problématique, et leur nombre augmente chaque jour.

 

Malheureusement, dans de nombreux ouvrages psychologiques, y compris de bonne qualité, il y a  confusion entre deux concepts : l'estime de soi et l'acceptation de soi.

 

En parlant d'« acceptation de soi», les auteurs font souvent référence à l’« estime de soi ». Nous devons clarifier ces termes afin que le travail sur nous-mêmes soit efficace.

 

Le terme même d’« estime de soi » indique qu'il s'agit davantage d'un processus intellectuel que d'un processus émotionnel.

 

L’« acceptation de soi » est un phénomène émotionnel, sincère et chaleureux. Nous pouvons accepter quelque chose avec notre cœur, ou la rejeter, mais plus nous l’acceptons facilement, plus l’ acceptation de soi est grande.

 

L’« estime de soi » est dépendante. Étant donné qu'il s'agit d'un processus intellectuel, elle est basée sur des informations provenant de diverses sources, y compris externes, comme la façon dont les autres nous évaluent.

 

L’« acceptation de soi » provient de nos structures internes les plus profondes et n'est donc pas influencée par la majorité des facteurs extérieurs. La seule exception à cette règle est l'influence de nos parents – ils affectent notre acceptation de nous-mêmes. Parfois, les personnes que nous aimons peuvent également constituer une exception [à cette règle].

 

Une acceptation de soi élevée est-elle conditionnée par une estime de soi élevée ?

 

Non !

Frida Kahlo - la colonne brisée

Frida Kahlo – La colonne brisée (détail)

 

Cela se voit à travers une simple analogie. Tout comme l’acceptation de notre enfant est (habituellement) inconditionnelle et ne dépend pas de ses défauts (nous ne l'aimons pas moins s'il est laid, malade ou si nous l'avons mal éduqué), de même  l’acceptation de nous-mêmes ne dépend pas de nos caractéristiques et de nos réussites.

 

Or il peut sembler que ce ne soit pas le cas, et qu'il soit beaucoup plus facile pour un champion olympique admiré de tous de s'accepter, que pour une personne handicapée et délaissée.

 

En réalité, dans le cas du champion olympique, il ne s'agit pas d'acceptation de soi, mais d'un mécanisme légèrement différent, celui de la satisfaction de l'ego. Ces mécanismes sont cependant instables et dépendent des circonstances.

Le champion olympique peut facilement devenir handicapé puis oublié de tous. Et que se passe-t-il alors ? La personne pensait avoir déjà atteint l'acceptation de soi, mais il s'avère qu'elle n'a pas vraiment parcouru le chemin de la maturation spirituelle et doit tout recommencer depuis le début.

 

Qu'est le plus facile à augmenter : l'estime de soi ou l'acceptation de soi ?

 

La réponse est évidente. Pour augmenter l'estime de soi, il suffit souvent de suivre un coaching chez un psychologue, et votre estime de soi augmentera. Ou vous pouvez tout simplement perdre la raison, et  développer une mégalomanie qui rendra votre estime de soi incroyablement élevée.

 

(En passant : les pratique d’entrainement à  l'estime de soi nuisent souvent à la santé mentale.)

 

A contrario, un grand effort est nécessaire pour augmenter l'acceptation de soi.

 

Il n'est pas facile de surmonter les blessures de l'enfance. C'est pourquoi nous allons examiner tous les moyens de surmonter la dépendance amoureuse, offerts à la fois par l'Église et par la psychologie, et plus précisément par la synergie entre ces moyens. Il est utile de ne pas se limiter à une seule méthode, mais d'en utiliser plusieurs, car elles contribuent toutes à l'harmonisation et à la guérison de l'âme.

 

  1. Amélioration de la relation avec les parents. "Adoption" de ses parents.

 

Au lieu d'être la partie qui souffre et dépend, dans notre relation avec nos parents, nous devons devenir la partie active qui donne. Les psychologues appellent cela « adopter ses parents ».

 

En réalité, ceux qui ne savent pas aimer leurs parents sont des personnes qui souffrent de passions. Et une personne qui souffre de passions est comme un enfant. Un enfant qui fait des caprices en permanence, exige ce qui lui est nuisible, et se désole ou fait des bêtises s'il n'obtient pas ce qu'il veut. C'est pourquoi la position la plus raisonnable face à une telle personne est la position du parent.

 

Comment un parent digne se comporte-t-il avec son enfant ? Avec patience, responsabilité et un amour accueillant. Voilà ce que nous devons désormais exiger de nous-mêmes.

 

Nous devons nous débarrasser des exigences « Pampers » [c’est-à-dire infantiles],  et des attentes passives envers nos parents, selon lesquelles ceux-ci devraient tout faire correctement, et si ça n'était pas le cas, leur incomberait alors toute la responsabilité: "Je me suis fait pipi dessus – c'est de ta faute." Nous sommes maintenant des adultes, et si nous voulons avancer vers la réalisation spirituelle, vers l'amour, et sans craindre le terme, vers le bonheur personnel, nous devons déplacer le point d’équilibre des responsabilités (dans nos relations avec eux) de nos parents, vers nous-mêmes.

 

Bien sûr, les règles du jeu restent les mêmes (comme avant) : les parents restent les parents, et nous sommes leurs enfants. Mais, comme nous le savons, la force et la justice sont du côté de celui qui est plus gentil et plus patient. C'est pourquoi, en voyant la souffrance de nos parents, nous qui sommes forts, nous devons supporter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas, et ne pas nous complaire en nous-mêmes  (Romains 15:1).

 

Il n'est absolument pas nécessaire d'attendre le moment où nous serons en pleine force de l’âge et dans l'abondance matérielle, tandis que nos parents seront vieux, malades et matériellement dépendants de nous. Tout d'abord, ce moment pourrait ne jamais arriver : nos parents pourraient mourir plus tôt ; et deuxièmement, notre vie passe, et [souvent] elle n'est pas d’aussi bonne qualité que ce que nous voudrions qu'elle soit.

 

Si nous vivons dans l'Église, cela signifie que nous avons déjà la force, car Dieu est avec nous, et cela signifie que nous devons nous efforcer d'aimer, et non exiger de l'amour.

 

La manière dont ce principe se manifeste à travers des actions concrètes dépend de la situation spécifique dans laquelle vous et vos parents vous trouvez. Efforcez-vous de vous comporter envers eux comme vous aimeriez qu'ils se comportent envers vous. Manquez-vous de leur attention et de leur compréhension ? Essayez de les écouter et de vous intéresser à leur vie, à ce qui les captive, à ce qui leur donne de la force. Vous répondent-ils de manière brusque et sèche? Apprenez progressivement à leur répondre avec attention et douceur. Se comportent-ils de manière autoritaire ? Ne limitez pas leur liberté en retour.

 

Au cours de ce travail sur vous-même, l’attitude de vos parents envers vous changera. Cela ne se passera peut-être pas en un mois  ou deux, mais au bout d'un, deux ou  trois ans, il évoluera. Efforçons-nous d'acquérir nous-mêmes de l'amour pour nos parents,  et non d’exiger uniquement  leur amour pour nous. Cela est primordial. Le reste viendra de surcroît.

 

Puisque ce sujet est extrêmement important, parlons encore une fois de cette méthodologie, en utilisant les mots [prononcés] dans une interview donnée pour notre site (http://www.pobedish.ru/) par le  psychologue Alexandre Kolmanovski, l'un de ses  concepteurs:

« La logique est la suivante : le manque de confiance en soi, la peur de la responsabilité, la peur d'être pris en faute, d'être réprimandé, d’être ridiculisé - ces peurs viennent de notre enfance comme toutes les autres peurs. Il s'avère que l'expérience de vie qui a formé ces peurs en nous durant l'enfance est un triste malentendu. Lorsque les parents réprimandaient l'enfant, celui-ci, naturellement, considérait que ce mode relationnel était normal, et que c'était ainsi que la vie devait être. Si je suis en retard, si je casse quelque chose, si je triche, si j'obtiens une mauvaise note, bien sûr que je serai réprimandé. Comment pourrait-il en être autrement ?

 

Il peut en être  différemment ! C'est plus facile à comprendre si nous imaginons qu’au moment de ces actions de notre part (au moment de la même mauvaise note, ou de la même assiette cassée), si nos parents avaient été dans un état bien plus détendu, ils auraient réagi de manière bien plus bienveillante et patiente à ces événements.

 

De plus, pour le dire comme les mathématiciens, si nous faisons « tendre cette pensée aux limites », nous obtenons ceci : si les parents avaient été dans un très bon état [d’esprit], ils auraient réagi à la même situation avec une compréhension maximale.

 

Il en ressort que toute la négativité parentale, les réprimandes, les critiques, pour lesquelles nous avons souffert dans notre enfance, n'étaient que la manifestation de leur état d'esprit, et non notre faute. Ce n'était pas un reflet de leur rapport envers nous ni de la manière dont les gens se comportent en général.

 

Si nous comprenons correctement cela à propos de nos parents, il apparaît que [sans doute] ils souffraient, et non qu'ils étaient mauvais ou que nous l’étions. En percevant les choses ainsi, l’acceptation de soi est considérablement facilitée. Notre psyché cesse de prendre la négativité parentale comme un jugement qui nous est adressé.

 

Pour vraiment comprendre cela au sujet de vos parents, il est important de le pratiquer activement, et pas seulement d’y penser. Vous devez vous comporter envers eux comme vous le feriez envers des personnes qui semblent clairement mal à l'aise dans la société, dont on voit qu'elles souffrent, comme si c'était écrit sur leur front.

 

Et comment agissons-nous avec ces personnes ? Nous commençons par les soutenir, les réconforter, les protéger, à prendre part à leurs problèmes. Tout cela devrait être également dirigé vers vos parents. En psychologie, cela s'appelle "adopter ses parents". Si nous agissons ainsi pendant un temps suffisamment long, sans aucun doute, l'acceptation de soi s'améliorera de manière significative. »

 

  1. Entrer dans la filiation divine

 

Pourquoi les gens – les objets de notre dépendance – ne peuvent-ils pas satisfaire notre soif d'amour véritable et d'acceptation ?

 

Parce que leur amour n'est pas parfait :  il n’est même pas en mesure de répondre à  un seul être humain exigeant et aussi avide d'amour que nous le sommes. Il n'y a qu'un seul être qui possède un amour parfait et inépuisable et qui peut nous supporter. Cet Être nous aime déjà, nous n’avons  pas à conquérir Son amour. Cet être est Dieu. Comme l'a mentionné dans un de ses articles écrits pour notre site, le psychologue orthodoxe [spécialiste des situations] de crises Mikhaïl Khasminski, « l'homme est par nature un être dépendant, et la seule dépendance saine qui ne cause pas de souffrance est la dépendance à Dieu. »

 

Je n'aime pas vraiment la manière dont résonne l'expression "dépendance à Dieu" ; elle est peut-être utile pour expliquer cela aux personnes en dehors de l'Église. Cependant, pour nous, orthodoxes, l'expression "filiation divine" est plus appropriée.

 

 

Filialition divine

 

Filiation divine

 

Nous sommes de mauvais chrétiens si nous ne nous contentons pas de Son amour parfait et que nous cherchons l'amour de nos semblables. Que cette dépendance amoureuse que nous avons découverte en nous devienne pour nous une nouvelle motivation à être chrétiens, non pas de manière formelle, mais en profondeur – à voir en Dieu le Père, l'être le plus proche, le plus cher à notre cœur. Cela est si naturel et si simple.

 

Lorsque nous souffrons du manque de compréhension et de chaleur de la part de nos parents (qu'ils soient vivants ou décédés, proches de nous ou éloignés), soupirons du fond du cœur : "Mon père et ma mère m'ont abandonné, mais le Seigneur me prendra avec lui " (Psaume 26:10) – et notre cœur se réchauffe, notre âme se sent plus légère. Non seulement nous ne sommes pas orphelins, mais nous avons le meilleur des pères, le Père le plus puissant, celui qui nous aime plus que tout, celui que nous pouvons à peine imaginer dans nos rêves les plus audacieux. De quel autre amour avons-nous besoin ?

 

 

  1. Exercice "Adopter l'enfant intérieur"

 

Cet exercice peut vous sembler artificiel, voire sonner un peu faux, mais il est extrêmement efficace !

 

Il se pratique sur une durée de plusieurs mois, par étapes successives. Chaque étape peut durer une semaine, à condition de s’y exercer quotidiennement. L'essence de l'exercice est la suivante : à chaque étape, nous nous adressons à nous-mêmes à un âge spécifique – d'abord à nous-mêmes pendant la période embryonnaire, puis à nous-mêmes avant la naissance, ensuite en tant que nouveau-né, puis enfant d'un an, deux ans, trois ans, cinq ans, ensuite écolier dans les petites classes, écolier dans les classes supérieures, adolescent au lycée, et enfin à nous-mêmes, durant la première année après la fin de nos  études. À chacun de ces moments, efforçons nous d'imaginer, - et plus encore de ressentir et de visualiser – l'amour actif et  l’acceptation de nos parents à notre endroit, de la manière qui correspond à l'âge sur lequel nous travaillons.

 

Ce que nous percevons alors n'est ni une illusion, ni une déformation de la réalité. Cela correspond au réajustement des déformations de notre personnalité, qui se sont constituées à cause de l'incapacité de nos parents à nous offrir  de l’amour en plénitude. Ainsi, cette correction est réalisée de la  manière la plus directe qui soit.

 

Les personnes qui ne s'acceptent pas suffisamment ressentent une grande gêne et une forte résistance en pratiquant cet exercice et [souvent] pleurent beaucoup. Et c'est normal ! Si cet exercice transforme une personne en profondeur, guérit et corrige de gros problèmes, comment pourrait-il être facile ?

 

  1. Changer la nature de notre relation avec les autres

 

La plupart d'entre nous ne dispose pas de trois années de liberté à consacrer aux trois méthodes précédentes afin de se libérer de la dépendance affective, de tourner une nouvelle page et de commencer de nouvelles relations saines avec les autres. Nous vivons dans le présent, et dès aujourd'hui nous participons à diverses relations, peut-être même sommes-nous déjà mariés. C'est pourquoi il est nécessaire de commencer à changer dès aujourd'hui la nature de notre relation avec les autres.

 

Les difficultés que nous rencontrerons en chemin nous seront un bon entraînement, et un moyen de mesurer nos progrès et d’appréhender notre état d'âme.

 

Un conseil général est de s'efforcer à offrir à chacun ce même amour et cette même acceptation, dont l'absence nous fait tant souffrir. Plus une personne est dépendante, plus son acceptation des autres est faible. Dans les cas de dépendance sévère, il nous semble que nous sommes littéralement entourés d'ennemis. Ainsi, si nous remarquons que nous sommes hostiles envers au moins une personne, souvenons-nous que la cause est en nous, que nous sommes malades, et non les autres, et que nous avons grandement besoin de guérison. Nous devons traiter chaque personne, sans exception, selon le principe : « Hais le péché, aime le pécheur. »

 

Il existe un beau mot qui aide grandement à adopter la bonne attitude envers les autres – la mansuétude. Non pas dans le sens où un être supérieur s’abaisse  vers un être  inférieur, mais dans le sens où nous devons toujours nous souvenir de nos propres péchés, et ne pas exiger des autres de rendre compte de leurs faiblesses. Efforçons-nous de les accepter avec mansuétude, de faire preuve de patience envers tous. En cherchant à être indulgent, on se rend vite compte que nous n’avons pas à nous abaisser au niveau des autres, mais qu'il nous est au contraire très souvent nécessaire de nous élever vers eux pour se mettre à leur niveau.

 

Se libérer du sentiment d'hostilité et de haine est le premier niveau. Mais nous ne devons pas nous arrêter là, nous devons aller plus loin : nous efforcer de montrer un amour accueillant. Nous, orthodoxes, avons une arme précieuse, une force irrésistible qui garantit le triomphe de l'amour en nous. Le commandement nous a été donné  de faire du bien à tous, surtout à ceux qui nous offensent.

 

C'est précisément cette arme [la bonté] qui est invincible face à tout ennemi (le diable). Nous comprenons que, sans doute, personne ne nous offense, mais que tous les « désagréments» nous sont envoyées par Dieu pour notre guérison. Ainsi, le conseil de prier pour ceux qui nous offensent et de leur faire du bien a pour objectif, avant tout, de nous libérer du ressentiment et du mal que nous éprouvons envers les autres, et de permettre à l'amour de triompher en nous.

 

Nous devons donc nous efforcer de nous ramener à un état normal, afin que, lorsque nous marchons dans la foule ou que nous sommes dans un collectif de travail ou en société, nous ne soyons hostiles envers personne, mais plutôt agréables, bienveillants et prêts à aider, ou du moins à dire un mot aimable et attentionné.

 

Il est particulièrement important de prêter attention aux relations amicales et amoureuses dans lesquelles nous nous trouvons actuellement. Efforçons-nous de souhaiter sincèrement du bien à nos proches et amis (tant pour le salut de leur âme que pour leur bonheur terrestre). Nous devons nous efforcer d'avoir la paix et la joie en nous, indépendamment de la façon dont ces relations évoluent, en prenant l'entière responsabilité de notre état d'âme.

 

Nous devrions également veiller à éteindre en nous les pensées jalouses qui pourraient surgir. Dans nos relations, soyons plus exigeants envers nous-mêmes qu'envers les autres, en cherchant à donner plus que ce que nous recevons. Cependant, il faut donner ce qui est difficile pour nous : l’amour;  et non pas essayer de nous en sortir à bon compte avec un « pot-de-vin » sous forme de soins matériels.

 

Il ne faut pas nous attacher ou nous accrocher  à toute relation. Regardons d'un œil critique ces relations dans lesquelles nous évoluons . Ont-elles vraiment un noyau sain, ou sont-elles entièrement une tentative de compenser notre dépendance ? Pouvons-nous nous imaginer dans une relation saine avec cette personne ? Y a-t-il une véritable base d'amitié ou d'amour entre nous ?

 

Une personne dépendante choisit généralement comme objet d'amour ou d'amitié une personne qu'elle ne choisirait pas une fois guérie. Il est donc naturel que, au fur et à mesure de son rétablissement, son cercle de relations change également. Pour ceux qui ont tendance à la dépendance, il n'est pas recommandé d'entamer de nouvelles relations amoureuses, car il y a une forte probabilité de faire une erreur dans le choix de la personne.

 

Bien sûr, par « relations amoureuses », nous entendons des relations chastes, pendant la période où l’on apprend à se connaître l’un l'autre avant un éventuel mariage.

 

 

 

 

 

[1] Dimitry Semenik allie une profonde compréhension de la foi orthodoxe à des approches thérapeutiques modernes pour aider les individus à surmonter leurs souffrances émotionnelles. Fort d'une longue expérience en accompagnement psychologique, il a fondé plusieurs projets de soutien psychologique en ligne et a publié de nombreux ouvrages visant à guider les croyants dans leur cheminement intérieur. Sa méthode repose sur l'intégration de principes spirituels orthodoxes dans la gestion des émotions négatives telles que l'anxiété, la colère et la tristesse, tout en mettant l'accent sur le pardon, l'humilité et la prière.

 



10/09/2024

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