Paroisse Orthodoxe de l'Annonciation Angers

Retour des humains auprès du Christ

Abba Justin Popovitch :  Homélie du Dimanche du Pardon  

(ou  « dimanche de l'expulsion d'Adam et Ève du Paradis », ou « dimanche des laitages » ou « dimanche de la Tyrophagie ») 

(Homélie prononcée en 1965 au Monastère de Tchelié, Serbie)

Frères et sœurs ! Aujourd'hui, c’est  Dimanche du Paradis perdu  [dimanche de l'expulsion d'Adam et Ève du Paradis],  Dimanche d'Adam déchu, ce qui signifie -  Dimanche de la sainteté perdue, de la pureté perdue, de l'immortalité perdue, de l'éternité perdue. L'humanité a substitué la dépravation à sa sainteté, le pêché à sa vertu, la mortalité à son immortalité, sa brièveté à son éternité. Aujourd'hui, l'homme a introduit le péché dans notre monde terrestre, et avec lui, la mort. Mais en faisant cela, il s'est chassé lui-même du Paradis, de ce Royaume béni de l'immortalité et de la vertu, et il s'est plongé dans la  mort ténébreuse.

Car, qu'est-ce que le Paradis ? Rien d'autre que la vie en Dieu et avec Dieu, la vie dans la divinité sans péché, immortelle et éternelle, dans l'amour divin et la joie, et dans toutes les autres attributs et béatitudes divines. Aujourd'hui, nous avons perdu le Paradis. Comment? Par le péché.

Et qu'est-ce que le péché ? Le péché est la séparation de l'homme de Dieu, l'abandon de Dieu par l'homme. C'est cela le péché, tout le péché. De là naissent tous les autres péchés, tous les maux. En quoi consiste l'essence de chaque péché individuellement et de tous les péchés ensemble ? La réponse ne peut être qu'une : dans l'abandon par l'homme de la Vérité divine et de la Justice, de l'innocence et de l'immortalité divines, de la sainteté et de l'éternité divines, de l'amour et de la joie divins. En un mot, dans l'abandon par l'homme de Dieu et de la vie en Dieu. Tout cela précipite l'homme vers la mort, et le péché est à moitié la  mort, car lorsque le péché mûrit, il engendre la mort. Ainsi, l'homme est devenu l'inventeur le plus ingénieux et le plus redoutable dans tous les mondes, l'inventeur de la mort. Il a découvert la mort et a transformé ce monde en une usine de la mort, devenant le principal inventeur de la mort pour tous les mondes.

La terre, oh ! qu'est-ce que la terre ? L'unique atelier de la mort dans l'univers. Et l'homme, l'homme impie, le seul exportateur de la mort pour tous les mondes, un exportateur qui a breveté son invention funeste pour toujours. Le premier séducteur de nos âmes à cause duquel nous avons perdu le Paradis, comment s'appelle-t-il ? La non-retenue. Nous avons perdu le Paradis parce que nous avons violé le jeûne divin. Nous avons mangé du fruit interdit. Nous avons perdu l'immortalité parce que nous n'avons pas voulu jeûner. Le jeûne n'est pas seulement notre premier péché, mais aussi le géniteur de tous nos péchés et le géniteur de toutes les morts. Ah, toi, mère, quand la mort te prend ton fils unique, toi, père, quand la mort fauche celui en qui tu mettais tes espoirs, dites-vous que c'est à cause de l'absence du jeûne chez l’humain. Tous nos décès, toutes nos morts proviennent de l’absence du jeûne, car l'absence du jeûne est la seule source de toutes les morts dans notre monde terrestre.

Si les choses sont ainsi, comment pouvons-nous retrouver le Paradis perdu ? Par le jeûne, uniquement par le jeûne ! Et l'immortalité, comment pouvons-nous retrouver l'immortalité perdue ? Encore une fois, par le jeûne, uniquement par le jeûne. Vois, le jeûne nous est donné comme remède contre le péché et la mort. Oui, comme remède contre le péché et la mort. En jeûnant, nous nous guérissons du péché et nous nous délivrons de la mort. Car par le jeûne, nous ramenons à nous la Sainteté Divine perdue, l'Immortalité Divine perdue, la Vérité Divine perdue, la Justice Divine perdue, la Bonté Divine perdue, la Beauté Divine perdue. En jeûnant pour atteindre les perfections divines, nous transférons le centre de notre être de la terre vers les Cieux. Nous rassemblons des trésors célestes, là où ni les mites du pêché,  ni la rouille de la mort ne les corrompent, et où  les voleurs ne les sapent ni ne les dérobent. En  jeûnant, vois-tu, tu deviens divinement pur, divinement saint, divinement immortel. En jeûnant, tu offres et transportes ton cœur de la terre vers les Cieux, là où ni les mites ni la rouille ne le corrompent, et où rien ni personne, ni le péché ni les passions, ne peuvent le voler. Par le jeûne, vois-tu, tu acquiers  tous les biens divins éternels et impérissables.

Tel est l’Évangile concernant le jeûne. Il n'a pas été trouvé par moi, pécheur et sans valeur, mais par le Seigneur Christ, sans péché et bon. Vous avez entendu l’Évangile sur le jeûne aujourd’hui. Le Seigneur dit : « Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi.  Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes. Et quand vous jeûnez, ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave toi le visage ;  ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Père qui voit au plus secret te le rendra. « Ne vous faites pas de trésors sur la terre, là où les mites et les vers les dévorent, où les voleurs percent les murs pour les voler. Mais faites-vous des trésors dans le ciel, là où il n’y a pas de mites ni de vers qui dévorent, pas de voleurs qui percent les murs pour voler. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. » (Mt 6, 14-21).

Voilà  l'Évangile du jeûne, l'Évangile de la récolte par le jeûne de tous les biens impérissables et éternels : prière et miséricorde, amour des frères et amour de Dieu, vérité et justice, bonté et beauté, humilité, amour et espérance, immortalité et éternité, et autres vertus évangéliques. Chacune d'entre elles apporte dans l'âme un bien divin, impérissable et éternel. En vivant selon les vertus évangéliques, l'homme, bien qu'il soit sur terre, vit comme au Cieux, vivant avec la Vérité céleste, la Justice céleste, la Vie céleste, ce qui signifie qu'il vainc la mort et tout ce qui est mortel, le péché et tout ce qui est vicieux, et il acquiert l'immortalité et la Vie éternelle.

Selon l'Évangile de Christ, le jeûne est le champ de bataille où le chrétien lutte constamment contre les péchés et les passions, c'est-à-dire contre tout ce qui provoque la mort de l'âme et du corps. Pendant le Grand Carême, le chrétien est avant tout un combattant, un combattant contre lui-même et contre le tentateur. Jamais le tentateur n'est aussi vigilant et agressif que pendant les jours saints du Grand Carême. Peut-on lui résister sans se maintenir éveillé par la prière et le jeûne ? Pendant les jours de jeûne, le tentateur mobilise tous les maux et toutes les tentations. Comment l'homme peut-il lui résister s'il ne mobilise pas tous les biens évangéliques ? Les quarante jours du Grand Carême sont vraiment quarante jours de grandes tentations. Nous savons par l'Évangile que le Seigneur Jésus-Christ a vaincu le tentateur par l'Esprit Saint. Quelqu'un peut-il le vaincre sans l'Esprit Saint ?

À travers les huit passions, le tentateur tente l'homme. À travers les huit vertus, l'homme surmonte ces passions. Le tentateur te tente-t-il par la passion de la gourmandise ? Arme-toi de l'abstinence évangélique et du jeûne – et tu l'as vaincu. Te tente-t-il par la passion de la luxure ? Remplis tes nuits et tes jours de veille de prière. Te tente-t-il par la faim et la soif ? Vaincs également ces tentations. Te tente-t-il, le rusé tentateur, par la passion de l'amour de l'argent [richesse]? Aime la pauvreté évangélique et tu vaincras cette passion destructrice. Te tente-t-il, le tentateur agité, par la passion de la colère ? Dompte-toi par l’humilité du Christ ; prie, comme Il le fait,  pour ceux qui te blessent, te torturent, te crucifient et tu vaincras la tentation. Peut-être le tentateur te tente-t-il par un chagrin excessif et déraisonnable ? Ne t'afflige jamais pour quelque chose de passager. Ne t'afflige pas quand on t’offense, ne t'afflige pas quand on te calomnie, ne t'afflige pas quand on te torture, mais au contraire, réjouis-toi de tout cela avec la joie apostolique et tu vaincras la tentation. Le tentateur te tente-t-il par la passion inlassable de l’acédie qui peut t'enchainer dans le désespoir suicidaire ? Cherche immédiatement quelque chose à faire, ou lis, ou travaille manuellement, ou prie souvent. Te tente-t-il le tentateur rusé par la passion de la vanité, la passion de l'amour de soi ? Évite les éloges, les positions, les honneurs ; blâme-toi, dis-toi : je suis le pire des hommes sur terre, je suis plus pécheur que tous les hommes, et tu vaincras la tentation. Te tente-t-il le tentateur présomptueux par la passion de l'orgueil ? Contrarie-le avec l'humilité d’humble Seigneur Jésus : attribue chaque exploit, chaque pensée, chaque bonne action, non à toi-même, mais à Seigneur Jésus-Christ, et tu vaincras la tentation.

Savez-vous, frères et sœurs, ce qui est devant nous ?  Le Grand et Saint Carême, avec la sainte mission de restaurer le Paradis perdu, ce que signifie vivre toute la vie du Christ pour atteindre la Résurrection du Christ, ce Nouveau Paradis. Car la Résurrection par le Christ est le Paradis restauré. L'immortalité et l'éternité redonnées à l’humanité par la victoire du Christ sur la mort et le péché. Au bout du Saint et Grand Carême se tient le premier et l’unique Vainqueur du péché et de la mort dans tous les mondes – le Christ Ressuscité. Par Sa Résurrection, Il nous rend le Paradis perdu, nous rend l'immortalité et l'éternité perdues,  la Vérité et la Justice perdues, nous restitue tous les biens divins perdus. C’est pourquoi la Pâque est la fête des fêtes. Le chrétien se sent immortel et éternel, vainqueur du péché et de la mort, percevant que la Résurrection du Sauveur est vraiment le Nouveau Paradis sur terre, et une joie inexprimable inonde son âme et l’univers de ses sentiments et pensées.

Aujourd'hui, entre nous et le Nouveau Paradis terrestre qui est  la Résurrection, se trouve le Grand Carême. Ce Saint Carême est le seul pont au-dessus du gouffre de la mort qui nous sépare du rivage de l'immortalité, le pont entre la semaine du Paradis perdu et la semaine du Paradis restauré. Si tu te mets sur le chemin du jeûne, vois-tu, tu te tiens sur le chemin qui mène certainement à la victoire sur la mort, à l'immortalité et à la Vie Éternelle, au Paradis. Si tu empruntes le chemin de la repentance, vois-tu, tu expérimenteras la même chose. Si tu choisis la voie de la prière, de la douceur, de l'amour, de l'humilité, de l’amour de frère ou de toute vertu évangélique, tu es sur des chemins qui mènent inévitablement au Paradis et à la victoire sur la mort, à l'immortalité et à la Vie Éternelle. Regarde, combien de chemins vers Paradis s'ouvrent devant toi et devant moi, combien de vertus évangéliques !

Mais sois prudent, car il y a autant de chemins vers l’enfer, car chaque vice est un chemin qui mène directement en enfer. L'orgueil – chemin infernal car il chasse l'homme du paradis, l'amour de l'argent – un autre chemin infernal, la luxure – le troisième, la haine – le quatrième, la colère – le cinquième, l'impiété – le sixième, et ainsi de suite, le vice après le vice ; ce sont tous des chemins infernaux car ils mènent sûrement l'homme à la mort et à l'enfer. Si tu ne jeûnes pas pendant le Grand Carême, ou si tu jeûnes seulement une semaine et t'arrêtes en disant : c'est assez… Sais-tu qu’as-tu fait ? Tu as détruit le pont que tu avais construit pendant une semaine au-dessus du gouffre de la mort, vers la côte de l'immortalité, vers Pâques. Tu as détruit le pont entre ton enfer et le Paradis de la Résurrection. Si tu observes tout le jeûne, sois convaincu, tu construiras un pont qui conduit vers le Paradis, vers l'immortalité, vers la Résurrection.

Seulement, ne construis jamais avec le jeûne seul. Il est toujours associé aux autres vertus évangéliques : la foi et l'espérance, l'amour et la prière, la douceur et la miséricorde, l'amour de Dieu et la fraternité. Mais fais attention à ce qu'un péché ne mine pas ton pont. En t’enorgueillissant, tu pourrais penser en toi-même : voilà, je jeûne tout le Carême, je suis meilleur que ceux qui ne jeûnent pas. Regarde, tu as déjà miné ton pont, et il peut voler en éclats à tout moment sous l'explosion d'un péché. Alors, tu resteras tout entier dans la mort et dans ton terrible enfer.

En ce jour, nous sommes à la porte du Paradis, à la porte de la Résurrection du Christ. Nous y entrerons certainement et débarquerons sur le rivage de l'immortalité uniquement si nous jeûnons avec le jeûne évangélique. Notre rencontre avec le Christ ressuscité est notre Paradis, notre immortalité, notre éternité. Car là où est l'Homme-Dieu, le Christ, là est aussi le Paradis. Dieu incarné est tout le Paradis sur terre, car Il est intégralement  Dieu avec toutes Ses perfections et richesses. Son Saint Évangile n'est rien d'autre qu'un trésor divin de moyens, de puissances et d'enseignements sur la manière de rétablir le Paradis en l'homme et dans le monde  autour de l'homme.

Ne vous trompez pas, le Paradis commence déjà ici sur terre par la pratique des vertus évangéliques. Les béatitudes en sont la preuve. Par l'humilité, l'orgueil, principal agent et installateur de l'enfer, est chassé de l'âme, et le Paradis, le Royaume de Dieu, est restauré. De même par la repentance, la douceur, la paix, le péché et la mort sont chassés de l'âme, chaque péché et mort, et le Paradis et l'immortalité sont restaurés. Mais ce n'est pas seulement le Paradis qui commence ici, mais l'enfer aussi commence déjà même sur terre. À travers chaque vice, un petit enfer est créé dans l'âme humaine. Tous les vices humains accumulés  ont transformé ce monde en un enfer. C'est pourquoi les vertus évangéliques transforment ce monde de l'enfer en Paradis. Avec chaque expérience évangélique, avec chaque disposition évangélique, avec chaque œuvre évangélique, tu rétablis progressivement le Paradis dans ton âme jusqu'à ce que tu le rétablisses complètement. Si tu rétablis le Paradis en toi, tu le rétabliras facilement aussi dans le monde qui t'entoure. Vois-tu , le bon larron sur la croix a vécu cela avec la foi et la repentance et a entendu cette bonne nouvelle de la bouche du Seigneur qui est La Vérité  : "En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi au Paradis."

Frères et sœurs, les Dimanche du Paradis perdu est le Dimanche du Pardon, comme nos anciens l'appelaient, et comme on l'appelle encore là où l'Orthodoxie est puissante et  forte. En ce jour, quelle est notre obligation ? C'est de nous examiner dans tous nos abîmes, dans toutes nos hauteurs, dans toutes nos largeurs, et de reconnaître tous nos péchés en nous. Pouvons-nous les compter ? Non, jamais et de nulle manière. Que nous reste-t-il ? Une seule chose, c’est de crier de tout notre être : "Seigneur, aie pitié". C'est pourquoi vous entendez si souvent dans l'Église du Christ cette supplication : "Seigneur, aie pitié". Celui qui, avec les yeux de la foi et de la repentance, voit ses péchés, crie sans cesse : "Ô Seigneur, aie pitié ! Dieu, sois miséricordieux envers moi, pécheur." Mais il pardonne également sans cesse les péchés des autres, car il sait que s'il pardonne, on lui pardonnera. Notre salut est conditionné par le pardon des péchés. C'est pourquoi, dans la prière du Seigneur, Il a introduit cette demande : "Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés."

Vous voyez, la valeur et la christianité de notre jeûne sont conditionnées par le pardon. Notre retour au Paradis est conditionné par cela, notre immortalité, notre éternité sont conditionnées par cela. Regardez, notre Paradis dépend de notre prochain, et notre immortalité et notre éternité dépendent de notre prochain. C'est pourquoi le Sauveur miséricordieux a ordonné : "Soyez miséricordieux, comme votre Père céleste est miséricordieux."

Que signifie encore l'Évangile d'aujourd'hui ? Nous sommes tous coupables de tout ! Chacun est coupable de tout ! Tous sont coupables de chacun ! Si nous comprenons cela, si nous le ressentons, nous pardonnerons à tous, nous prierons pour toutes les créatures dans tous les mondes, afin que le Seigneur nous pardonne nos péchés. Nous, les humains, nous sommes coupables devant tous et tous devant chacun. En outre, nous, les humains, sommes coupables même devant les animaux et les oiseaux, devant les fleurs, les arbres, et toutes les créatures de la terre, car c'est par notre péché que nous avons introduit la mort et la souffrance dans ce monde terrestre - nous, les humains. S’il y un jour où  les chrétiens doivent en être conscients et crier de tout leur cœur, alors c’est aujourd'hui qu’ils doivent le faire : "Pardonnez-nous, vous aussi, oiseaux ;  pardonnez-nous aussi, vous fourmis ; pardonnez-nous abeilles, vous aussi ;  pardonnez-nous, biches, vous aussi ;   pardonnez-nous, herbes, aussi ;  pardonnez-nous , fleurs, aussi ;  pardonnez-nous , arbres, aussi ; pardonnez-nous , poissons, aussi ; pardonnez-nous, étoiles, aussi ; pardonnez-nous toutes les créatures terrestre, car nous avons péché mortellement contre vous en vous infligeant des souffrances innombrables  et en transformant le  paradis en enfer! »

L'Évangile du pardon est si nécessaire au monde terrestre qu'il s'étend même aux oiseaux de la forêt. Nos anciens disaient, mon père décédé me l'a raconté, que même aujourd'hui, en ce jour, les oiseaux dans la forêt demandent pardon... Oh, quelle sensibilité angélique et évangélique chez les oiseaux. Ils ressentent plus intensément que nous le touchant Évangile du pardon du Sauveur. Voyez-vous, les oiseaux dans la forêt sont plus assidus que les hommes dans l'accomplissement de l'Évangile du Christ.

Frères, soyons honteux devant les oiseaux. Devraient-ils nous dépasser dans l'accomplissement de l'Évangile du Christ ? Hâtons-nous de pardonner à tous aujourd'hui, afin que le Seigneur nous pardonne nos péchés. Prions pour tous, pour nos amis et nos ennemis, pour ceux qui nous haïssent et pour ceux qui nous aiment, pour les bienfaiteurs et les malfaiteurs. Si nous agissons ainsi, nous suivrons assidûment le chemin des vertus évangéliques tout au long du Grand Carême et monterons avec joie vers le Nouveau Paradis, la Résurrection du Christ, où la Divine Vérité et la Justice, la Divine Immortalité et l'Éternité, l'Amour et la Joie divine attendent chacun d’entre  nous. Amen.