Paroisse Orthodoxe de l'Annonciation Angers

24 septembre 

Saint Silouane l’Athonite

CI-DESSOUS QUELQUES MOTS DU SAINT ÉVÊQUE NICOLAS VÉLIMIROVITCH SUR LE STARETS SILOUANE, AVEC LEQUEL IL A CONVERSÉ PERSONNELLEMENT À PLUSIEURS REPRISES

Quand on visite le Mont Athos et qu’on y voit ses humbles moines, on peut penser qu’ils mènent une vie ennuyeuse et sans but. C’est une vue extérieure en réalité, car peu de gens peuvent pénétrer et comprendre quelle lutte constante et terrible se déroule dans leurs âmes. Ce combat est presque surnaturel, invisible, et il ne s'agit pas seulement d'un combat contre les forces démoniaques, le seigneur des ténèbres, mais aussi, du moins pour les débutants, contre la chair et le sang, contre les désirs et les passions charnels.

Dans son livre, le père Silouane décrit comment cette lutte l'a conduit au désespoir et presque au suicide. La Sainte Mère de Dieu lui est apparue au moment le plus difficile de sa lutte avec ses passions et l'a purifié des désirs et des pensées charnels impurs. Le Christ lui est apparu et lui a donné la force de vaincre les pensées de ce monde et les mauvais esprits. Ainsi, après un quart de siècle de lutte dure et persistante, il obtint la victoire. Le chercheur de Dieu est devenu Son connaisseur et l’apprenti est devenu le maitre.

Le starets Silouane était mon professeur, aussi. Je lui ai demandé un jour :

« Père Silouane, cette multitude du monde [qui vient vous visiter ] vous dérange-t-elle dans vos pensées et dans vos prières? Ne vaudrait-il pas mieux pour vous d’aller à l'ermitage de Karoulie et y vivre en paix comme les pères Théodose, Artemius, Dorothée, Callinicus, ou vivre dans une grotte isolée, comme le père Gorgonia ? »

« Je vis dans une grotte », répondit le père Silouane. « Mon corps est une grotte pour mon âme, et mon âme est une grotte pour le Saint-Esprit. J'aime et sers le peuple de Dieu sans quitter ma grotte. »

En plus de sa disponibilité à servir, sa merveilleuse modestie et sa gentillesse attentionnée, il parlait des choses divines avec dignité et force. Il parlait de Dieu avec un enthousiasme, une intimité et une proximité magiques, comme il parlerait d'un ami. « Je connais Dieu. Il est gentil, doux et serviable », disait le starets Silouane. Un moine, le Père Théophane, écoutait cela avec peur et pensait que Silouane avait perdu la crainte de Dieu. Plus tard, lorsqu'il lut les écrits de Silouane, Théophane changea d'avis et dit : « Le père Silouane a grandi et il est devenu l'un des pères de l'Église ».

Je pense que les textes du Père Silouane devraient être inclus dans les manuels de psychologie, comme une confirmation de son statut de guerrier spirituel du XXe siècle et comme une confirmation de la véracité de tout ce que les célèbres pères de l'Église ont enseigné et écrit. Il y a quelque chose de nouveau tant dans les enseignements que dans la vie du Père Silouane. Par exemple, l’avertissement du Christ qu’il a entendu : « Tiens ton esprit en enfer, et ne désespère pas » est un conseil et un avertissement contre l’orgueil. Personnellement, je n’ai jamais entendu ces mots auparavant.

Un autre dicton est tout aussi grand : « L'amour dépasse l'entendement ». C'était l'enseignement quotidien et fondamental de Silouane. Son amour, avec ses prières en larmes, pardonnait aux pécheurs, réparait les malfaiteurs, encourageait les faibles, guérissait les malades et calmait les tempêtes. Des témoignages à l’appui de tout cela se trouvent dans son livre. Ce  livre est nécessaire à notre génération. Voici un livre d’un homme ordinaire avec une expérience spirituelle crédible, chaleureuse et hors norme.

(Extrait du 13e livre des œuvres rassemblées de l'évêque Nicolas Vélimirovitch, p. 560 - traduction du serbe)